« Hanko » : les sceaux personnels japonais
On utilise au Japon des petits sceaux, appelés hanko, à la place d’une signature sur de nombreux documents, allant du simple reçu de livraison d’un colis à des formulaires officiels tels que l’ouverture d’un compte bancaire ou l’enregistrement de mariage. Bien que les signatures soient de plus en plus utilisées, la culture du hanko perdure.
Une ancienne tradition toujours d’actualité
Au Japon, on se sert régulièrement d’un hanko pour valider des documents courants ainsi que des formulaires officiels. Ce sceau personnel peut être fabriqué en bois, plastique ou d’autres matériaux. Il possède la même importance que la signature dans d’autres pays et est gravé avec le nom de la personne ou de l’organisation qui l’utilise. Généralement rond ou ovale, le hanko est d’abord appliqué sur un encreur appelé shuniku (fait d’une pâte de pigment rouge) puis est ensuite apposé sur le document. L’empreinte laissée par le hanko est appelée inkan. (Au sens strict du terme, inkan désigne l’empreinte laissée par l’encre sur le papier, mais dans le langage de tous les jours, le mot est souvent utilisé comme synonyme de hanko)
On estime que les sceaux étaient déjà utilisés en Mésopotamie au cours du Ve millénaire avant notre ère. Leur utilisation au Japon est beaucoup plus récente : le plus ancien hanko connu est un tampon en or accordé à un envoyé japonais en Chine par le souverain de la dynastie Han en 57 de notre ère.
Au Japon, les gouvernements et les organisations influentes comme les temples ont eu recours aux sceaux depuis des siècles, mais il a fallu attendre une loi adoptée au début de l’ère Meiji (1868-1912) établissant un système national d’enregistrement et de certification pour que les hanko personnels deviennent largement utilisés dans toute la société japonaise. Aujourd’hui, bien que les signatures soient de plus en plus acceptées, de nombreux formulaires officiels exigent encore un natsuin (terme désignant l’apposition d’un hanko).
Dans le monde du travail japonais, les tampons personnels permettent de savoir qui a consulté les communiqués internes ainsi que d’autres documents, et les cadres supérieurs utilisent leur hanko pour approuver des propositions. Un responsable peut aussi refuser d’apposer son hanko sur des documents : c’est un moyen d’exercer son influence sur ses subordonnés.
Des hanko différents pour des usages différents
Les Japonais ont généralement trois types de hanko : un officiellement enregistré (jitsuin), un pour les transactions bancaires (ginkôin), et un simple pour un usage quotidien (mitomein).
Le jitsuin possède la plus haute autorité juridique : il est nécessaire pour l’achat de biens immobiliers ou de voitures, le transfert de titres ou de propriété, contracter un prêt ou rédiger un testament. Toute personne de plus de 15 ans, y compris les ressortissants étrangers résidant légalement au Japon, peut enregistrer officiellement un hanko à la mairie. Lors de l’enregistrement, les autorités locales délivrent au titulaire du hanko une carte inkan qui peut être utilisée pour imprimer un certificat de propriété du hanko. Cette procédure permet de prévenir la fraude.
Les banques exigent souvent de leurs clients qu’ils enregistrent un ginkôin lors de l’ouverture d’un compte. Bien que ces sceaux spécifiques soient toujours couramment utilisés, de nombreuses banques en ligne ou basées à l’étranger acceptent aussi les signatures. Certains des principaux prêteurs japonais sont en voie d’adopter des systèmes biométriques.
Le mitomein est utilisé pour les procédures ordinaires telles que déposer des formulaires à la mairie et recevoir des colis de services de livraison takuhai ou de la poste. Contrairement aux jitsuin, qui sont généralement fabriqués sur commande, les mitomein peuvent être facilement achetés dans de nombreux magasins. On en trouve dans les papeteries et même dans les 100 yens shop.
Les résidents étrangers au Japon peuvent choisir entre graver leur nom sur le hanko en alphabet occidental ou en katakana. Il y a beaucoup de magasins qui proposent même de graver des kanji pour les étrangers en fonction de la prononciation japonaise de leur nom.
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