Tu ne tueras personne parce qu’il parle tamazight

L’Histoire ce n’est pas «désistoire», c’est quelque chose d’autrement plus sérieux. Depuis la nuit des temps, depuis Tite Live et Ptolémée, les premiers historiens de la méditerrannée, que l’on parle de Tamazgha, du royaume de Syphax, de celui de Massinissa, des Imazighen et aujourd’hui, une Algérienne menace sa fille de la tuer si elle dit un mot en tamazight. Elle est de surcroit une députée du pays. Elle doit comprimer ses humeurs, ses outrecuidances et ses exagérations, mais que veut-elle ? Condamner l’Algérie à se renier ou faire dans la diversion pour le plaisir et en même temps provoquer les Algériens en remettant en cause leur Histoire. Elle vient de jeter un pavé dans la mare au diable et elle touille pour mieux faire admettre ses lubies, ses extravagances, ses exagérations. Elle vie du reniement de soi, c’est ce qui justifie sa présence outrancière dans ce monde. Qu’à cela ne tienne, on en a vu des personnes se rendre à la déraison et à l’évidence de l’exaltation, non personnelle mais soufflée par d’autres, de détruire jusqu’à la moindre trace de ce qui l’anime. Disons que celle qui n’a qu’une personnalité prothèse même diffuse, quand bien même elle la cache, finit toujours par se faire découvrir nu comme Eve. Et là tout apparait comme le nez au milieu du visage pour dénoncer la vraie face du mensonge monumental, de l’inénarrable usurpation d’identité et d’ancrage, de la comédie tragique à pleurer et à se cogner le postérieur au plafond. «Si je t’entends à partir d’aujourd’hui prononcer un mot en kabyle je te tue.» Tuer est dans la nature de ceux qui se défendent d’aimer les parlers algériens et qui vouent aux gémonies tout ce qui fait l’ «algérianité» dans toutes ses dimensions, dans sa totalité. Il se trouve, malheureusement, des gens qui abhorrent d’être eux-mêmes et qui, pour couronner le tout, se complaisent à danser du ventre pour donner des leçons aux fils de ce pays et les amener à dédaigner Tamazight.

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