L’Algérie : fille adoptive de l’Égypte, fille illégitime de la France ?

Par : Karim Akouche

C’est sur l’Histoire qu’on fonde essentiellement un pays. L’écrire avec l’encre idéologique d’un parti, l’interpréter selon les caprices des gouvernants ou des gouvernés, c’est trahir ceux qui l’ont réalisée.

N’étant la propriété de personne, elle doit rester neutre, dépassionnée, sans cesse interrogée, mais son écriture doit être réservée aux spécialistes.

En Algérie, l’Histoire officielle a été travestie, foulée aux pieds depuis l’Indépendance, violée par les dignitaires du régime. On a fait des Algériens, majoritairement amazighs, des Arabes. On a donc érigé « la maison Algérie » sur de la paille, de la cendre, sur des bases mensongères ; les piliers n’en tiennent pas les murs, la toiture ne protège pas les enfants des intempéries et des conflits ; tout est fragile, artificiel, maquillé.

En renonçant à sa véritable Histoire, l’Algérie ne cesse d’errer entre l’Est et l’Ouest.

Doublement complexée, elle hésite entre Okba et Napoléon. Schizophrène, elle est la fille adoptive de l’Egypte comme elle a été, autrefois, la fille illégitime de la France. Ses enfants, déconnectés de leur terre, flottent au gré des vents venus d’ailleurs. Les Algériens ne sont pas des citoyens, mais des êtres dépossédés.

Tant qu’ils continueront à porter la fourrure de l’Autre et, de surcroît, se définiront plus arabes que les Saoudiens, la révolution du sourire n’aura pas lieu.

Source : ICI

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