Saint Augustin … un Philosophe Amazigh qui a révolutionné la Chrétienté ..
Evêque d’Hippone, Docteur de l’Eglise ( 430)
Né à Tagaste (actuellement Souk-Ahras, Algérie) le 13 novembre 354 d’un père incroyant et d’une mère chrétienne, sainte Monique.
Brillant étudiant, jeunesse dissipée, un enfant, Adéodat. En 383, il vient à Rome, puis enseigne la rhétorique à Milan.
Converti, baptisé par saint Ambroise à Pâques 387, il retourne en Afrique.
Ordonné prêtre en 391, évêque d’Hippone (près de l’actuelle Bône, Algérie) en 396, un des plus grands théologiens chrétiens. Il meurt au moment des invasions barbares en Afrique, le 28 août 430.
Saint Augustin, Eglise catholique AlgérieVoir aussi:
– « Œuvres complètes de Saint Augustin » (site de l’abbaye de saint Benoît de Port-Valais).
– « Saint Augustin, un fils de l’Algérie » (site de l’Église catholique en Algérie)
= Catéchèse sur saint Augustin, Benoît XVI, ci-dessous: Portrait de saint Augustin – Saint Augustin nous encourage – Rencontre d’Augustin avec le Christ – Saint Augustin à travers ses œuvres
– Portrait de saint Augustin
Le 9 janvier 2008, le Saint-Père a tracé un portrait de saint Augustin, le célèbre évêque d’Hippone, qui fut « un homme de passion et de foi, à la grande intelligence et à l’inlassable attention pastorale ». Indiquant qu’il reviendrait ultérieurement sur ses nombreuses œuvres, il a affirmé que « tous les chemins de la littérature chrétienne latine portent à Hippone… ville de l’Afrique romaine dont Augustin fut l’évêque de 395 à 430 et d’où partent de nombreux sentiers du christianisme suivant, mais aussi de toute la culture occidentale ».
L’auteur des Confessions, cette « extraordinaire autobiographie spirituelle » qui porte « grande attention au mystère du soi, au mystère de Dieu caché en nous », naquit à Tagaste en 345. Sa mère Monique l’éduqua dans la foi qu’il abandonna ensuite tout en continuant de s’intéresser au Christ. Il étudia la rhétorique et la grammaire, qu’il enseigna ensuite à Carthage. Dans cette ville il lut l’Hortensius de Cicéron, qui réveilla en lui « l’amour du savoir », car malgré son abandon de la pratique ecclésiale il recherchait toujours la vérité. Mais l’Hortensius ne parlant pas du Christ, Augustin entreprit de lire les Écritures.
Sa rencontre avec la Bible fut une désillusion à cause de la médiocrité de sa traduction latine, « mais aussi parce qu’il n’y trouvait ni la hauteur philosophique ni la lumière qui éclaire la recherche de la vérité ». Ne voulant plus vivre sans Dieu, Augustin cherchait « une religion répondant à son désir de vérité… et d’approche de Jésus ». Cela le porta vers le manichéisme dont les pratiquants assuraient que leur « religion était totalement rationnelle ». Le dualisme attira le futur évêque qui pensa alors avoir trouvé la synthèse entre « le rationnel, la recherche de la vérité et l’amour du Christ ».
Mais la doctrine manichéenne fut incapable de résoudre les doutes du futur saint. Installé à Milan, Augustin prit l’habitude d’écouter les homélies de l’évêque Ambroise pour améliorer sa rhétorique. L’évêque de Milan exposait « une interprétation typologique de l’Ancien Testament, comme cheminement vers Jésus-Christ » et c’est ainsi qu’Augustin « trouva la clef pour lire la beauté et la profondeur philosophique de l’Ancien Testament, et qu’il comprit l’unité totale entre le mystère du Christ dans l’histoire et la synthèse entre philosophie, raison et foi dans le Logos, dans le Christ, Verbe éternel incarné ».
Le 15 août 386 Augustin se convertit au christianisme « à la fin d’un long et difficile parcours intérieur ». Il reçut le baptême le 24 avril suivant et fut ordonné prêtre en 391. Rentré en Afrique, il devint évêque quatre ans plus tard. Il fut, a souligné Benoît XVI, « un évêque exemplaire dans son travail pastoral…, attentif aux pauvres et à la formation de son clergé, fondateur de monastères ». Et en peu de temps il devint « une des principales figures du christianisme de l’époque… L’évêque d’Hippone exerça une grande influence sur la conduite de l’Église en Afrique » et combattit avec vigueur des hérésies puissantes et malignes comme le manichéisme, le donatisme et le pélagisme.
Enfin, le Saint-Père a rappelé qu’Augustin se « confiait à Dieu chaque jour et cela jusqu’à la fin de sa vie ». Peu avant de mourir il demanda qu’on lui écrive en grandes lettres les psaumes pénitentiels qu’il fit afficher près de son lit de malade afin de pouvoir les lire ». Saint Augustin mourut le 28 août 430…VIS 080109 (560)
– Saint Augustin nous encourage
Le 16 janvier 2008, le Saint-Père a poursuivi sa catéchèse sur saint Augustin, évoquant les dernières années de ce Docteur de l’Église qui, quatre ans avant de disparaître, désigna son successeur afin de se consacrer totalement à l’étude de l’Écriture.
« Ce furent des années de grande activité intellectuelle…au cours desquelles il intervint en faveur de la concorde entre les provinces africaines menacées par des tribus méridionales… Le plus grand titre de gloire, déclara Augustin, est de tuer la guerre par la parole, plutôt que de tuer les gens par le glaive, de gagner ou maintenir la paix par la paix et non par la guerre ». Le Pape a également rappelé que le siège d’Hippone par les Vandales fut une grande souffrance pour saint Augustin.
« Malgré l’âge et la fatigue, il demeura sur la brèche, trouvant le réconfort du peuple et le sien dans la prière, dans la méditation des desseins mystérieux de la Providence… Si le monde vieillit, déclara le saint évêque, le Christ demeure jeune à jamais. C’est pourquoi il invitait ses contemporains à ne pas renoncer à rajeunir avec le Christ qui a dit: Ne crains pas, ta jeunesse reviendra comme revient celle de l’aigle. Voici la raison pour laquelle -a précisé le Saint-Père- le chrétien ne doit jamais se laisser abattre et toujours se mettre au service de qui est dans le besoin ».
Rappelant que la demeure-monastère d’Augustin était ouverte à ses frères dans l’épiscopat qui le désiraient, Benoît XVI a souligné combien il profita de ces années de liberté pour intensifier sa prière. « Il avait coutume de dire que personne, évêque, prêtre ou simple fidèle, ne pouvait se préparer à la mort sans une sérieuse pénitence. Pleurant abondamment, il répétait les psaumes pénitentiels tant de fois récités avec son peuple ».
Puis le Pape a signalé que le corps du célèbre évêque d’Hippone, mort le 28 août 430, fut transporté en Sardaigne à une date inconnue, avant d’être porté vers 725 à Pavie, où il est toujours conservé en la basilique St.Pierre « in Ciel d’oro ». Mais Augustin survit dans ses écrits, où nous pouvons le retrouver bien vivant. Il demeure une lumière qui éclaire notre cheminement. « Lorsque je lis ses écrits -a confié le Saint-Père- je n’ai jamais l’impression qu’ils sont ceux d’un homme mort il y a seize siècles. J’y trouve un homme contemporain, un ami qui me parle, qui nous parle, avec une foi fraîche parfaitement actuelle ».
« On trouve dans l’œuvre de saint Augustin l’actualité de la foi qui vient du Christ, du Verbe éternel incarné, fils de Dieu et fils d’homme comme nous. Il est évident que sa foi n’est pas d’hier, bien qu’exprimée dans un lointain passé. Elle montre que le Christ est vraiment hier, aujourd’hui et à jamais la voie, la vérité et la vie. Augustin -a conclu Benoît XVI- nous encourage à nous en remettre à ce Christ perpétuellement vivant et à trouver ainsi le chemin de la vie »…VIS 080116 (510)
– Rencontre d’Augustin avec le Christ
Le 30 janvier 2008, Benoît XVI a repris sa catéchèse sur saint Augustin, sa vie et son œuvre, rappelant que Jean-Paul II lui avait consacré la Lettre apostolique Augustinum Hipponensem en 1986, pour le 16ème centenaire de sa conversion. Son prédécesseur entendait ainsi rendre grâce à Dieu pour le don que cette conversion fut pour l’Église comme pour le monde.
Précisant que sa quatrième et dernière catéchèse sur ce grand Docteur de l’Église traiterait spécifiquement de la conversion, qui fut l’évènement capital de sa vie et l’est encore pour nous, le Saint-Père a abordé le rapport entre foi et raison, « le sujet déterminant de la vie de saint Augustin… Tout son itinéraire spirituel et intellectuel constitue un modèle toujours actuel pour traiter du rapport entre foi et raison, et pas seulement -a-t-il précisé- pour les croyants. Il l’est pour tout homme en recherche de la vérité, question centrale en matière d’équilibre et de destin personnel. On ne peut dissocier ces deux dimensions, qu’il faut au contraire envisager ensemble ».
Puis le Pape a cité deux formules augustiniennes exprimant « la synthèse cohérente de la foi et de la raison: Croire pour comprendre, car croire ouvre le chemin vers les portes de la vérité; et Comprendre pour croire, qui permet rechercher la vérité afin de rencontrer Dieu, afin de croire… L’harmonie entre foi et raison -a poursuivi Benoît XVI- signifie d’abord que Dieu n’est pas inaccessible, qu’il est proche de chaque être humain, à son cœur comme à sa raison. A condition de nous mettre en marche ».
« La présence de Dieu en l’homme, qui est à la fois profonde et mystérieuse, peut être reconnue et découverte au plus profond de soi ». Ainsi que l’a souligné Augustin, s’adressant à Dieu au début de ses Confessions, une autobiographie spirituelle et une louange: Tu nous a faits en fonction de toi et notre cœur est inquiet tant qu’il ne reposera pas en toi! … L’homme est une grande énigme et un profond abysse, que seul le Christ éclaire et sauve. Ceci est capital: Qui est éloigné de Dieu est loin de soi même. Et ne peut se retrouver qu’en retrouvant Dieu, qu’en retrouvant sa véritable identité ».
Le Saint-Père a alors dit que dans sa Cité de Dieu, Augustin rappelle que l’homme est par nature un être social, et anti-social par vice. Il ne peut être sauvé que par le Christ, unique médiateur entre Dieu et l’humanité, « chemin universel de liberté et de salut, ainsi que le rappela Jean-Paul II dans le document cité précédemment. « Comme médiateur unique en vue du salut, Jésus-Christ est le chef de l’Église à laquelle il est uni mystiquement ».
Citant à nouveau la lettre Augustinum Hipponensem, Benoît XVI a indiqué que son prédécesseur a désiré demander au saint « ce qu’il avait à dire aux hommes de ce temps, et répondre avec les mots mêmes de la lettre dictée par Augustin peu avant de mourir: Je crois qu’il faut ramener les hommes à l’espérance de trouver la vérité, cette vérité qui est le Christ même, véritablement Dieu… Saint Augustin -a conclu le Saint-Père- a rencontré Dieu, dont il reconnut la présence au long de son existence, de telle manière que cette véritable rencontre personnelle changea sa vie, comme elle change celle des femmes et des hommes qui ont la grâce de faire sa rencontre de siècle en siècle. Demandons au Seigneur de nous donner cette grâce pour trouver ainsi sa paix »…VIS 080130 (580)
Saint Augustin, église Saint-François de Sales à Annecy- Saint Augustin à travers ses œuvres
Le 20 février 2008, Benoît XVI a poursuivi sa catéchèse sur saint Augustin. Le Pape a salué les pèlerins réunis dans la basilique Saint-Pierre puis s’est rendu à la Salle Paul VI où se trouvaient les autres personnes assistant à l’audience.
Le Saint-Père a rappelé que « saint Augustin fut un grand témoin du Christ, cher à mes prédécesseurs -a-t-il dit- et que j’ai moi-même beaucoup étudié et médité. C’est le Père de l’Église qui a laissé le plus grand nombre d’œuvres… dont certaines sont d’une importance capitale et pas seulement pour l’histoire du christianisme ».
Benoît XVI a cité en premier lieu les « Confessions » où « nous pouvons suivre pas à pas le chemin intérieur de cet homme extraordinaire et passionné de Dieu ». Il a ensuite cité les « Rétractations » « moins connues mais tout aussi originales et très importantes… dans lesquelles Augustin, alors plus âgé, accomplit une œuvre de révision de toute son œuvre écrite, laissant ainsi un document littéraire singulier et très précieux mais aussi un enseignement de sincérité et d’humilité intellectuelle ».
Le Pape a ensuite ajouté que son œuvre « De la Cité de Dieu », avait été écrite entre 413 et 416 pour répondre aux accusations des païens qui accusaient le christianisme d’être la cause de la chute de Rome en 410, puisque le Dieu chrétien et les apôtres n’avaient pu protéger la ville, alors qu’avec les divinités païennes, Rome était « caput mundi » et que personne ne pouvait penser qu’elle puisse tomber entre les mains des ennemis. Beaucoup pensaient -a expliqué le Pape- que Rome « n’était pas sûre avec le Dieu des chrétiens » et que « le Dieu des chrétiens ne protégeait pas et que l’on ne pouvait donc pas se fier à lui ». A cette objection « qui touchait profondément le cœur des chrétiens, Augustin répond avec l’œuvre grandiose « De la Cité de Dieu » en éclaircissant ce que nous pouvons attendre et ce que nous ne pouvons pas attendre de Dieu, ce qu’est la relation entre la sphère politique et la sphère de la foi de l’Église. Toutefois aujourd’hui -a-t-il poursuivi- ce livre est une source pour définir la vraie laïcité et la tâche de l’Église, la grande espérance et la vérité que nous donne la foi ».
Dans ce texte, Augustin présente l’histoire de l’humanité gouvernée par la divine providence mais actuellement divisée entre deux amours qui, par leur différence, sont à l’origine de deux cités : la cité terrestre née de l’amour de soi et de l’indifférence à Dieu, et la cité céleste née de l’amour de Dieu et de l’indifférence à soi-même ».
« De la Trinité » -a poursuivi le Saint-Père- traite du noyau principal de la foi chrétienne », alors que « De la Doctrine chrétienne » est une vraie introduction culturelle à l’interprétation de la Bible et donc au christianisme même, qui a eu une importance décisive dans la formation de la culture occidentale ».
Le Pape a ensuite rappelé que « le saint était conscient de sa stature intellectuelle… mais il a toujours mis en avant les œuvres savantes de théologie, la diffusion du message chrétien aux personnes simples. Cette préoccupation se remarque dans « De catechizandis rudibus » dédié aux problèmes de l’instruction de nombreux chrétiens illettrés, et le « Psalmus contra partem Donati » d’argument doctrinal mais écrit d’une façon facilement compréhensible ».
Benoît XVI a expliqué que « les donatistes à qui s’adressait ce livre, soutenaient que la véritable Église était l’Eglise africaine et a rappelé que saint Augustin avait combattu toute sa vie contre ce schisme en soutenant que dans l’unité seule cette africanité était possible. Ainsi le « Psalmus contra partem Donati » bien que texte d’argument doctrinal a un langage abordable pour que tous comprennent que seulement dans l’unité de l’Eglise a lieu notre relation avec Dieu, avec tous; ainsi la paix grandit dans le monde.
« Dans « Enarrationes in Psalmos » -a poursuivi Benoît XVI- on trouve de nombreuses homélies « écrites par les tachygraphes pendant les prédications du saint qui devenaient, par la réputation de leur auteur, des textes très recherchés et servaient de modèles s’adaptant à de nouvelles situations ».
« Aujourd’hui encore -a conclu le Saint-Père- saint Augustin vit à travers ses œuvres et est présent en nous. Nous voyons ainsi la vitalité permanente de la foi pour laquelle il a donné toute sa vie ». VIS 080220 (700)
28 août: Mémoire (En Afrique du Nord : Solennité) de saint Augustin, évêque et docteur éminent de l’Église. Après une jeunesse agitée dans ses idées religieuses et dans ses mœurs, il se convertit à la foi catholique, fut baptisé par saint Ambroise à Milan, et, de retour en Afrique, mena avec quelques amis, une vie d’ascèse vouée à Dieu et à l’étude des Écritures. Élu bientôt évêque d’Hippone, il se fit, pendant trente-quatre ans, jusqu’à sa mort en 430, le modèle de son troupeau, en l’instruisant par ses sermons et ses écrits abondants, dans lesquels il lutta avec énergie contre les erreurs de son temps ou mit en lumière, avec beaucoup de science, la vraie foi.
Martyrologe romain
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