Accueillir moins d’universitaires et plus d’ouvriers, demandent les entreprises
Le Canada doit ouvrir grand les portes aux migrants peu qualifiés, car nous en avons cruellement besoin, clament les entreprises. Parmi les solutions qu’elles proposent : offrir la résidence permanente aux travailleurs étrangers temporaires.
Un texte de Danielle Beaudoin
« Un baccalauréat en sociologie d’une université étrangère ne va pas nécessairement combler le besoin de main-d’oeuvre d’une usine qui produit des salades en région », lance Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).
La pénurie de travailleurs non qualifiés est criante, rappelle Mme Hébert. « Au moment où on se parle, on a des usines, des manufacturiers partout au pays qui doivent refuser des contrats parce qu’ils n’ont pas les manoeuvres pour opérer la machinerie. On a des restaurateurs qui doivent fermer leur restaurant quelques jours par semaine parce qu’ils n’ont pas le personnel suffisant pour servir leurs clients. On a des établissements d’hébergement qui fonctionnent seulement à 50 % de leurs capacités […], n’ayant pas de personnel suffisant pour suffire à la tâche. »
Il faut avoir un « meilleur casting », dit-elle, tout en rappelant que parmi tous les travailleurs immigrants accueillis au Québec depuis 10 ans, un sur deux était surqualifié.
Plus de 8 emplois sur 10 qui sont à pourvoir à l’heure actuelle dans les PME sont des emplois non qualifiés, ou l’équivalent du secondaire professionnel ou cégep technique.
Les PME canadiennes demandent donc au gouvernement de revoir les critères de sélection des immigrants, notamment au Québec, afin d’accueillir plus de travailleurs non qualifiés. C’est aussi ce que réclame la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), pour qui ces modifications sont essentielles et urgentes.
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