Émouvante lettre de Tilelli, la fille de Slimane Bouhafs
L’écrivain Karim Akkouche vient de rendre public la lettre de Tilelli, la fille de Slimane Bouhafs, emprisonné en Algérie pour délit de chrétienté, aussi, après avoir critiqué l’Islam sur sa page Facebook.
Cela fait quelques jours que je pensais à vous écrire un message de remerciement, moi qui ne suis pas douée pour la beauté des mots. Ce matin au lever du soleil, comme chaque matin depuis le 31 juillet, ma pensée se lève pour celui qui m’a mise au monde et qui, actuellement, se trouve derrière les barreaux, chose que ma conscience n’arrive pas a accepter. Il n’a volé personne, n’a tué ou fait de mal à personne. Un jour, sur son profil Facebook, pour avoir dit des choses telles qu’il les voit, sans aucune insulte ni violence, mon père a été mis en prison.
De confession chrétienne, depuis la fin des années 90, mon père subit toutes sortes d’injustices, il a même été exclu de notre village. Malgré le poids des menaces et de la souffrance, il a tenu le coup.
Je ne sais si le mot « merci » suffit, mais je le sens pas assez fort… Je vous le dis dans ma langue maternelle, cette langue qui nous vient du fond des âges et qui porte en elle toutes les charges de nos souffrances et de nos luttes communes : « Tanemmirt ».
Votre générosité et votre humanité nous aideront beaucoup dans la difficile situation que nous traversons, elles redonneront surtout le sourire à mon père qui croupit derrière les barreaux. C’est le meilleur des cadeaux qu’on puisse lui offrir car sa pensée et son espoir sont suspendus à ses soutiens, donc à vous.
J’espère qu’il sera libre bientôt et qu’il vous remerciera lui-même. Priez chacun à sa manière pour qu’il reste en forme. Sa santé est en danger. Un autre merci de ma mère, mon frère et l’ange de mon père, ma petite sœur.
J’espère que vous serez unis à jamais avec vos familles. C’est ce qu’il y a de plus important finalement.