L’Algérie 7eme plus grand importateur d’armes au monde, selon le GRIP
L’Algérie a été le septième ( 7eme) plus grand importateur d’armes conventionnelles au monde pendant la période 2013-2017, selon une analyse du groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité, un centre de recherche (GRIP), basé à Bruxelles, publiée hier lundi 17 septembre.
En effet, les importations algériennes d’équipements militaires ont constitué « 3,7 % des exportations au niveau mondial et 52 % au niveau du continent africain, révèle l’analyse dans son étude des dynamiques d’exportation d’armes des États membres de l’UE vers des pays du Maghreb, savoir l’Algérie le Maroc, et la Tunisie, entre 2012 et 2016. Pour sa part le Maroc, arrive en 30e position du classement avec 0,9 % des importations mondiales, ce qui représente 12 % des importations africaines.
Des dépenses spectaculaires
Ainsi, concernant l’évolution des dépenses militaires, en PIB et en millions d’euros, l’Algérie a consacré en 2017, 5,7 % de son PIB à ses dépenses militaires, un pourcentage bien plus élevé par rapport à celui du troisième plus grand importateur d’armement du continent africain, le Nigeria 0,4 %, après l’Algérie et le Maroc.
A ce titre, le voisin marocain a consacré 3,2 % de son PIB, tandis que la Tunisie à 2,1 %dépassent largement ceux de l’Égypte avec 1,3 %, de l’Afrique du Sud 1,0 % ou de l’Éthiopie 0,7%, pays qui comptent parmi les plus grandes puissances militaires d’Afrique. Sachant que la moyenne mondiale de dépenses militaires pour l’année 2017 est de 2,1 % du PIB, soit un taux bien plus élevé pour les trois pays du Maghreb.
Le Centre de recherche, constate également une hausse constante des dépenses militaires de l’Algérie entre 2012 et 2017, ou le pays a augmenté ses dépenses dans ce domaine allant de 5 969 jusqu’à 9 236, 2 millions en 2016 pour redescendre légèrement à 8 589,7 en 2017.
Ses dépenses militaires note le Centre de recherche, sont fortement soutenues par « les revenus issus de l’extraction du pétrole et du gaz naturel, qui lui permettent d’effectuer des investissements considérables, visant notamment au renforcement de la défense et de la sécurité nationale ».Pour son voisin la Tunisie, elles sont passées pour la même période de 465,2 millions d’euro à 797,4, arrivant à près des 895 millions en 2016.
Aujourd’hui, avec un budget de défense de 8,6 milliards d’euros en 2017, l’Algérie « s’impose » comme « le pays qui consacre le plus de ressources financières à ce secteur sur le continent africain ».
A ce propos, le GRIP souligne, que la priorité accordée par l’Algérie au secteur de la défense dans le cadre des décisions budgétaires, « s’explique par l’influence de l’armée algérienne dans la politique du pays ». La lutte antiterroriste durant la décennie noire des années 90 « justifie également l’évolution des efforts réalisés en matière de défense », ajoute la même source.
Par contre, la production d’équipements militaires, les capacités de l’Algérie « demeurent faibles et non concurrentielle. Cependant le pays entend désormais relancer sa propre industrie militaire en attirant des investisseurs étrangers », précise l’analyse.
Incapacité du gouvernement algérien à surmonter les problèmes sociaux
Par ailleurs, le rapport du GRIP, évoque «l’incapacité du gouvernement algérien à surmonter les problèmes sociaux actuels et l’insatisfaction croissante de la jeunesse pourraient être les symptômes d’une nouvelle révolte populaire ».
Dans ce contexte, les exportateurs notamment des Etats membres de l’UE, doivent prendre en considération avant l’octroie des licences d’exportation d’armes à l’Algérie, « le potentiel effet nocif de ces ventes et de l’accumulation constante d’armes sur la stabilité interne, dans l’actuel climat de paix fragile qui y règne », souligne les rédacteurs de l’analyse. Car d’après eux ces armes, «pourraient servir pour commettre des actes de répression et de violation des droits humains».
En somme, l’Algérie et le Maroc sont les principaux importateurs d’armes du continent africain, Étant donné leurs capacités de production limitées, ces pays représentent actuellement un marché important pour les armes chinoises, russes, américaines et européennes, selon l’analyse.
Entre 2012 et 2016, les États membres de l’Union européenne ont octroyé un total de 2 124 licences d’exportation d’une valeur de 11 819 millions d’euros aux pays du Maghreb et ont opposé 17 refus, soit 0,8%.
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