Trump suggère à l’Espagne de construire un mur au Sahara pour lutter contre l’immigration
Selon le ministre des Affaires étrangères espagnol, le président américain a suggéré à Madrid de bâtir un mur le long du désert du Sahara pour lutter contre la crise migratoire en Méditerranée.
Donald Trump tente d’exporter son idée de mur. D’après le chef de la diplomatie espagnole Josep Borrell, le président des Etats-Unis, qui a pour ambition de construire un mur à la frontière mexicaine pour lutter contre l’immigration clandestine, a suggéré au gouvernement de Madrid de faire de même pour mettre fin à la crise migratoire en Méditerranée, en édifiant un mur… au Sahara.
« Comme me le suggérait récemment le président Trump… »
Et face au scepticisme des diplomates espagnols, qui lui ont fait valoir que le désert du Sahara s’étire sur plus de 4.800 kilomètres, Donald Trump aurait répondu que « la frontière du Sahara ne peut pas être plus grande que notre frontière avec le Mexique », rapporte le Guardian.
Josep Borrell a révélé publiquement cette suggestion du président américain lors d’un déjeuner à Madrid, mardi, et n’a pas caché sa désapprobation.
« Fermer les ports n’est pas une solution et construire un mur le long du Sahara, comme me le suggérait récemment le président Trump, n’est pas non plus une solution », a déclaré le ministre espagnol lors de ce déjeuner public, sans préciser dans quel cadre et quel contexte le président américain avait lancé cette phrase.
Ces propos prêtés à Donald Trump ont en tout cas été confirmés par un porte-parole du ministère. Selon toute vraisemblance, le locataire de la Maison Blanche pourrait avoir formulé ce « conseil » lors de la visite du roi Felipe d’Espagne et de son épouse Laetizia à Washington, en juin dernier.
Un projet difficilement réalisable
Donald Trump a fait de la construction d’un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique son thème de prédilection lors de la campagne présidentielle de 2016. Ce mur mesurerait 3.200 kilomètres (la longueur de la frontière, ndlr) et coûterait jusqu’à 20 milliards de dollars (17 milliards d’euros) selon certaines estimations.
Mais un projet similaire serait difficilement imaginable au Sahara, où l’Espagne ne détient pas de territoire. Les seules enclaves espagnoles en Afrique du Nord sont celles de Ceuta et Melilla, au nord du Maroc, et où des clôtures hautes de 6 mètres ont déjà été édifiées par Madrid pour barrer l’entrée aux migrants.
L’Espagne est actuellement la première porte d’entrée pour l’immigration clandestine en Europe, selon l’Organisation internationale pour les migrations, avec plus de 38.0000 arrivées par terre et par mer depuis le début de l’année.
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