Carburants et tabac plus chers dès lundi prochain
Lundi 1er janvier 2018, les Algériens se réveilleront sur les premières augmentations des prix sur les carburants. Les consommateurs des tabacs à fumer ou à chiquer vont débourser 21 dinars de plus. Ce sont là les produits concernés par une hausse directe des prix à la vente pour répercuter les nouvelles taxes introduites dans la Loi de finances 2018, adoptée le 26 novembre dernier par l’APN. Les carburants sont ainsi les premiers produits que les Algériens vont devoir payer plus cher qu’en 2017, à la pompe. L’essence super et le sans plomb coûteront respectivement 5,95 dinars de plus sur le litre à partir de ce lundi. Le premier étant porté à 41,67 DA contre 35,72DA, et le second à 41,28 DA contre 35,33 DA. En trois ans, ces deux carburants ont subi une augmentation de près de 100%. Le gasoil, utilisé notamment par les entreprises pour leurs parcs roulants d’engins et de camions, ne sera augmenter que de 2,38 dinars, puisqu’il est porté à 22,80 DA/litre contre 20,42 DA. L’essence normal, très peu utilisé en somme depuis le rajeunissement du parc automobile national et la reconversion de plusieurs voitures au GPL sera augmenté dès ce lundi de 5,97 DA/litre, car il est porté à 38,64 DA contre 32,67 DA en 2017. Si les pouvoirs publics justifient ces augmentations par le souci de rationaliser leur consommation, bien que ce n’était pas le cas lors de la dernière hausse appliquée en vertu de la LF 2017, les incidences sur la quasi-totalité des produits de consommations et des tickets de transports se feront sentir par les larges couches de la société algérienne. L’Etat qui espère de ce fait réduire la masse des subventions pour les prix des carburants, située en 2017 à hauteur de 18 milliards de dollars, et renflouer le Trésor via cette nouvelle taxe sur les produits pétroliers (TPP), mettra par ricochet la bourse du citoyen à rude épreuve. En ce sens que tous les produits, biens et services sont acheminés vers le consommateur via les transports. Ces derniers, appelés à payer le carburant plus cher, seront dans l’obligation de répercuter cette hausse sur les tarifs de fret. De leur côté, les commerçants n’auront pas d’autres choix que de transposer cette hausse sur les prix de vente des bien et produits. Même les produits de large consommation pour lesquels l’Etat a toujours fixé le plafonnement des prix, à l’instar de l’huile de table, sucre, café, gaz butane etc. n’échapperont pas à cette «logique commerciale» et ils seront à coup sûr augmentés d’au moins 5 dinars/l’unité, comme ce fut le cas durant l’année qui s’achève. La seule garantie que l’Etat est à même d’honorer, est le maintien des prix du pain et du lait pasteurisé à leurs prix fixes. Sa réaction contre les boulangers ayant augmenté d’une façon unilatérale le prix de la baguette, au début du mois en cours, en est la parfaite illustration de la volonté des pouvoirs publics à limiter l’impact des augmentations annoncées pour 2018 sur la bourse des Algériens. Mais rien que ça ! Car les nouvelles dispositions fiscales introduites dans la Loi de finances seront nécessairement répercutées sur les prix de vente. L’autre augmentation à effet immédiat est celle instituée sur les produits du tabac, puisqu’une taxe fixe de 21 dinars sur le paquet de cigarettes, la boite et la bourse de tabac à chiquer (chemma) y est incluse dans la LF 2018, sans parler d’une autre taxe de 100 dinars sur le kilo brute de ce produit. Et pour justifier cette importante hausse, le législateur indique que pour chaque 21 DA prélevés, 10 DA iront au budget de l’État, 6 au fonds pour les urgences, 2 dinars au fonds de lutte contre le cancer et 1 dinar au fonds de solidarité nationale. Enfin, le consommateur algérien devra débourser plus pour acheter une lampe LED, en vogue ces dernières années pour leur forte économie en consommation énergétique. Sous prétexte d’encourager sa production en Algérie, le législateur a brutalement porté les droits de douane appliqués à l’importation de ce produit à 30% contre 5% actuellement. Ainsi, une lampe LED qui coûte 280 DA sera vendue, dès le premier janvier, 350 dinars, sans prendre en compte d’une probable augmentation à induire de la hausse des tarifs des transports.